La vieille
La vieille
Je me sens comme ces objets usés dans les vides greniers
Les passants admirent ma désuétude déposée à leurs pieds
Se rappelant d’un âge où leur peau était presque beauté
Ils me félicitent pour tant d’années passées et oubliées
Je les fais répéter comme pour mieux me convaincre de partir
Mais mes jambes engourdies ne me permettent que de sourire
Mes amis, ils m’attendent depuis si longtemps au paradis
Mes enfants, ils font de leur mieux mais ils sont si vieux, aussi
Le rythme de ma vie ressemble au métronome qui s’endort
Je n’ai plus soif, je n’ai plus faim, mais je me vois vivre encore
Le bon dieu m’a oubliée ou peut-être même, il m’a punie
Mes voyages ne se font que du fauteuil électrique au lit
Ma peau est abîmée, je vogue sur un matelas à eau
Tel que les galériens, qui vivaient dans la soute d’un bateau
Mon âme impatiente attend de pouvoir quitter mon vieux corps
En rêvant de retrouver sa légèreté habillée d’or
NaNa
Un âge
Barcelone Espagne